Non, pas "dans un très vieil appartement rue Sarrasate" mais dans un immeuble moderne.
Immeuble qui fêtera sa première année d'existence le mois prochain.
Nous vivons ici depuis neuf mois et, depuis ces neuf mois, nous assistons à la valse des locataires.
Au hasard des portes qui s'ouvrent en même temps que la nôtre, nous constatons que les têtes ont changé.
Plusieurs appartements sont régulièrement à louer car l'agence chargée de la location n'a obéi qu'à deux critères : la solvabilité, toute relative, des locataires et la vénalité propre à la profession immobilière.
Par un tour de passe-passe, nous venons de changer de bailleur.
Nous sommes tombés dans les rets de Vin.i, bien connu pour son humanisme et son credo : gagner le plus d'argent possible le plus vite possible et basta.
Alors cet immeuble navigue à vue au gré des prestatatires de service.
Les ampoules sont changées lorsque les mails s'accumulent, l'immeuble est nettoyé à toute vitesse car la cascade de sous-traitants fait qu'on paie très cher des charges haut-de-gamme pour un travail bas-de-gamme exécuté à bas prix.
L'ascenseur est l'endroit où les petits mots des uns et des autres permettent la lecture.
Certains billets sont anonymes, d'autres, plus courageux, signent.
La convivialité ne faisant pas partie des us de la majeure partie des locataires, la signature ne nous apprend rien.
Si notre bourse n'était pas si désespérement plate, - trop de déménagements tuent le déménagement- , nous serions déjà partis.
Nous devons donc patienter mais la grogne monte chez le Goût contre ces bailleurs qui nous prennent pour des vaches à lait.