A mesure que mon espace rétrécit, ma trouille grimpe, la cuisine est vide, nous dînons dans des assiettes de plastique, nous vidons le plus possible, le réfrigérateur, je ne supporte plus le melon, ni les tomates en salade.
Bientôt, demain sans doute, les ordinateurs seront emballés, les médicaments triés et je tournerai la page.
Je ne serai plus une Parisienne, même en exil, je pars vivre en Province.
Les derniers cartons sont utilisés pour les oublies, les lampes calées par des housses de couettes,
L'Ours et JJF partent le 15 avec Balagan, nous le 16, avec une petite valise et une nostalgie énorme, je ne verrai pas Paolo Conte qui passe bientôt à Paris, je n'irai plus au Café Noir, ni au Merle Moqueur...
Je verrai la Tornade moins souvent, Milky ne traversera plus la rue pour venir chercher ses clefs, et même Madame de. va me manquer, celle qui a récupéré son escabeau de bibliothèque, avertie par un sixième sens, que je partais et que je l'emportais.
Je tourne une page, elle pèse une tonne...