Nous sommes en huitième saison, espérant la neuvième.
C'est si court une année.
Il ne le dit pas mais j'entends le Goût penser : " Encore un instant Monsieur le bourreau".
Nous sommes tous les trois.
C'est un rituel pour moi : Attendre avec Manou.
Avant j'avais ma cousine qui travaillait dans la clinique à côté, elle passait en vitesse, c'était bien.
Elle est morte en trois semaines. Toujours ce fichu crabe.
Le Goût a rendez-vous à quatorze heures.
Nous montons dans un bus à la gare Saint Lazare.
Brusquement, à la Comédie Française, nous nous apercevons que nous nous sommes trompés de bus.
Vite un taxi ! Ils sont nombreux.
La crise est passée par là alors on trouve des taxis dans Paris même les jours de pluie...
Nous voilà dans cet endroit familier.
Au mois de juillet, vacances ou pas, la salle est pleine.
Le Goût est appelé, nous savons que nous disposons de peu de temps.
Manou, qui stresse encore plus que moi, a mal à l'estomac.
Nous sortons, cherchons un distributeur, faisons la queue chez le pharmacien, revenons dans la salle d'attente.
Le Goût n'est pas revenu.
Il revient et l'attente commence.
Si hier avait été choisi comme date, c'est que le Goût demande toujours le même radiologue.
Il compare avec les scan précédents, il connaît le Goût.
Seulement voilà, le radiologue est aujourd'hui à l'hôpital où il doit faire des scanners à la chaîne.
Alors compte rendu se fait attendre.
Nous passerons la journée dans cette pièce, j'irai chercher deux pains au chocolat au Goût qui n'avait pas le droit de déjeuner.
A la fin de l'après-midi, ils seront deux à attendre ce fichu compte rendu.
Le Goût est appelé, il reçoit son CD, il est admis en neuvième année.
Inutile de vous dire que nous étions fatigués...