7 juin 2014
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08:48

Avez vous remarqué que le silence devient une denrée rare ?
Vous prenez le train, vous êtes à peine installé qu'une voix métallique vous annonce : "Ce train desservira toutes les gares de... à..." et, à chaque station, on entend la même voix métallique.
On nous prévient même que nous sommes à Saint lazare, que "tous les voyageurs sont invités à descendre", à surveiller ses bagages et ceux des autres, et de "ne rien oublier dans le train".
La voix devrait ajouter que "les cochons qui jettent leurs bouteilles de coca ont des corbeilles à leur dispostion"...
Vous prenez le métro ? Il cause aussi.
Il nous annonce que "la station est en courbe", on s'en moque, on ne conduit pas.
Qu'il faut "faire attention à la marche en descendant".
Parfois, sa bande n'est pas fiable et annonce "République" alors que vous êtes à "Arts et Métiers"...
Le bus ne vous permet plus de lire, même combat que dans le métro. Plus les états d'âme du chauffeur.
Vous marchez tranquillement dans la rue ?
Vous sursautez brusquement ! Un rap violent vient vous écorcher les oreilles.
C'est juste un camion qui vient de passer à côté de vous, vitres ouvertes.
Et je ne parle pas des portables.
Ni des casques, qui vont rendre sourds leurs possesseurs, que vous entendez à dix pas et vous obligent à subir une musique que vous n'aimez pas.
Finalement, vous en arrivez à payer un prix exorbitant pour un petit appartement qui donne sur de la verdure.
Bon, vous entendez parfois les gens discuter dans les jardins mais ça reste dans les limites du raisonnable.
J'en arrive à comprendre ceux qui paient très cher le droit de passer une semaine dans un couvent pour profiter de la chose la plus difficile à obtenir : Le silence...
6 juin 2014
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09:27


Hier, nous étions partis voir une exposition au Petit Palais.
Hélas ! Trois fois hélas, la Reine d'Angleterre était dans les parages et le périmètre de sécurité prévu si important que notre périple s'est arrêté à Péreire...
Faute de merles, on mange des grives...
Nous avons donc choisi la promenade.
Vaguement nostalgique pour moi la promenade. Quoique... Je passe si souvent dans ce quartier que j'ai l'impression d'y vivre.
Nous étions rue de Lévis, installés en terrasse et je regarde le Goût.
Il a l'oeil qui "frise".
Sur l'instant, je pense qu'il vient de voir une jeune femme bien de sa personne.
Je regarde mieux l'homme de ma vie.
Il a sa tête de petit garçon, sa tête de "j'ai envie de faire une ânerie."
Et je vois passer un homme en fauteuil roulant.
Un fauteuil de luxe, super, rouge vif et rapide.
Là le Goût me dit : " Wouhh ! Super, le fauteuil ! On peut faire la course avec".
Il est déjà rapiécé de partout, mon Goût, et il se voit gamin de douze ans, sans jambes, en train de faire la course rue de Lévis.
Il faut dire, à sa décharge, que la rue est en pente...
5 juin 2014
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09:28

Je ne parle pas de ceux qui vous demandent vos coordonnées bancaires sous des pretextes futiles.
Ni de ceux qui veulent connaître vos mots de passe, votre adresse et votre numéro de téléphone et presque une copie de vos clefs...
Non, je parle de l'escroquerie banale, de l'achat sur le Web dont les frais de port sont plus onéreux que le produit acheté.
Hier, le Goût râlait après sa casserole.
Elle attache, du mourgounement à l'action il n'y a qu'un pas.
Pas que le Goût franchit en commandant une casserole sur le Net.
Pour tester, il paie, et là bingo !
Les frais de port sont de 17€ et sa casserole à 16 €, d'ordinaire devient un produit de luxe.
Il peste et espère avoir réussi a annuler la transaction.
Je vois bien le débit apparaître demain et la casserole jamais...
Il faut dire que j'ai eu mon lot de mauvaises surprises, sur le Net et dans la vie.
4 juin 2014
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10:26

Ce matin, j'essaie de me connecter, rien, pas de téléphone, pas de télé.
Je n'ai pas vérifié les portables car il faut sortir.
Oui les portables ne passent dans notre immeuble.
D'ailleurs notre immeuble vient déjà d'être vendu.
Nous sommes passés d'une compagnie d'assurance à un requin de l'immobilier...
J'aime beaucoup notre coin mais j'aime de moins en moins leur façon de nous manipuler. D'ailleurs, on déménage beaucoup dans notre immeuble, c'est mauvais signe.
Comme il nous est impossible de déménager, nous faisons avec les côtés positifs, le calme, la verdure, la possibité d'acheter le nécessaire à cinq minutes de chez nous.
Nous attendrons et nous passerons un jour de l'autre côté de la passerelle pour éviter au Goût de mourir essoufflé...
Je m'aperçois que j'ai toujours fait de mauvais choix pour me loger.
Trop grand, trop petit, trop cher, trop bruyant, étrangement conçu.
Il nous reste toujours une vague nostalgie de la rue Rambuteau.
Notre jeunesse sans doute...
J'espère que le Net va bien vouloir nous rendre ces services qui nous semblent si indispensables et dont finalement nous nous passons fort bien...
3 juin 2014
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08:59

Nous avons vendu nos palaces parisiens à des investisseurs étrangers.
Du moment qu'ils avaient l'oseille, on n'a pas été trop regardant...
Donc, l'Hôtel Meurice et le Plazza Athénée appartiennent désormais au Sultan de Bruneï.
Un brave homme ce sultan, du goût pour le chamarré et des dollars pleins les poches.
Il a juste décidé d'établir la charia dans son pays.
Demandez le programme !
Amputation pour les voleurs.
Flagellation pour les consommateurs d'alcool ainsi que pour les femmes qui se font avorter.
Lapidation pour le criminel, l'adultère et l'apostat.
Comme il n'a pas acheté que nos deux malheureux palaces, il est aussi propriétaire de palaces dans le monde.
Les habitués des lieux, peu branchés charia, ont décidé de boycotter ces endroits.
La prochaine "Fashion Week" de Londres se tiendra ailleurs.
Le groupe des hôtels Dorchester sera mis de côté.
C'est plutôt moral comme histoire, non ?
Eh bien figurez-vous que l'hôtel Meurice fait du chantage à l'emploi !
Que vont devenir les employés ?
Je signale que c'est rare de voir le président d'un groupe hôtelier se préoccuper des employés.
D'habitude, ils se préoccupent de leurs marges, de leur résultat net et se foutent des employés.
En France, lorsque un palace ferme pour rénovation, le personnel est mis au chômage et les trésors vendus aux enchères.
Et sans états d'âme...
J'ai une autre histoire sur le propriétaire du Printemps, tout aussi scandaleuse.
Je la garde pour une prochaine fois...
2 juin 2014
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09:21

Hier, l'Ours m'a raconté qu'il a dû descendre le lit de sa Merveille n°2, pour éviter à cette malheureuse de tomber de haut.
Cette petite a déjà dix mois et ne me dites pas que le temps passe trop vite, je le sais.
Donc, petite Merveille avait décidé d'attraper des jouets et mettait tout en oeuvre pour y parvenir.
Une fois le lit baissé, elle a continué à jouer, plus près du sol.
Elle pouvait encore mieux se servir.
Quand son père lui disait de dormir, elle applaudissait et roucoulait.
Je pense qu'elle a fini par s'endormir...
Cette petite est surprenante.
Elle ne ressemble pas vraiment à sa soeur.
Elle a toujours les yeux clairs.
Elle est paresseuse comme une couleuvre, à son âge sa soeur se sauvait déjà dans le square...
Mais elle nous offre d'autres surprises car, mercredi, quand son père lui a dit : "C'est papy qui te donne ton goûter", elle a répondu :"Okay". Tel que !
Elle réserve ses plus beaux sourires à sa soeur.
Merveille N°2 a déjà dix mois, je n'en reviens toujours pas...
Published by heure-bleue
1 juin 2014
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J'ai le coeur bien trop gros pour n'avoir que deux amours mais j'ai gardé l'amour de ma
ville, Paris.
Hier, avec le Goût, toussant et pleurant en choeur, nous sommes partis nous promener dans notre ville.
Nous avons choisi la facilité.
Le XVIIème est, avec Saint Lazare, l'endroit le plus facile à atteindre de chez nous.
Un passage obligé par le Square des Batignolles, ses fleurs, ses canards, son manège qui a connu au moins trois générations successives de notre famille.
C'est le premier jardin de Manou et moi, le premier jardin de JJF, le premier jardin de Merveille.
Manou, JJF, Merveille et moi avons connu le même endroit.
Nous y avons fait des tours de manège.
C'est toujours la même tribu qui exploite la buvette, les balançoires et le manège.
Ils sont désagréables de père en fils.
Je trouve charmante cette stabilité dans un monde qui change...
Un choc ! La boutique de l'encadreur a disparu !
C'est une boutique A P C qui le remplace.
Lorsque j'apprends la nouvelle à l'Ours qui n'a quitté le coin que depuis quatre ans, il rit et m'annonce qu'il a bien fait de quitter ce coin, il devient trop "bobo", il n'a pas tort.
Je me rends bien compte, moi l'amoureuse de Paris, que ma ville change, elle devient la ville des plus riches et des plus pauvres, les classes moyennes ont disparu.
Et dans ce quartier bobo à pleurer, je m'accroche à quelques souvenirs...
31 mai 2014
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Je savais que le Lutetia allait fermer mais je n'avais pas réalisé la chose.
Il a fallu que je passe devant en allant au Bon Marché pour m'apercevoir que la mémoire de Paris fichait le camp.
Je n'étais pas une habituée du Lutetia, les jours de pluie il m'était arrivé de me réfugier au bar, très "luparnar 1900" le bar, pour y boire un café.
La grande y avait dégusté, enfin dégusté, c'est un bien grand mot, un énorme éclair décevant. Très lambda, l'éclair...
Le Lutétia n'est pas un bar comme les autres.
Ce fut le siège du contre-espionnage allemand pendant la guerre.
Ce fut surtout l'endroit où les Juifs rescapés venaient consulter "les listes".
Certains venaient chaque jour.
Et les retrouvailles étaient rares.
Fermer ce symbole, alors qu'on va fêter le 70ème anniversaire du Débarquement, prouve que lorsqu'il s'agit d'argent, les symboles ne font pas le poids...
Comme pour les autres palaces parisiens, on ne perdra rien, on vendra le mobilier, huit mille bouteilles, l'argenterie.
On rénovera avec l'argent tiré de la mémoire vendue.
A côté de ces juifs perdus, il y eut Antoine de Saint Exupéry qui vécut là et y écrivit "Courrier Sud", son premier succès.
Albert Cohen y dicta à son épouse "Belle du Seigneur", le bouquin que je n'ai jamais pu lire entièrement...
Même Coluche habita le Lutétia pendant plusieurs mois.
Bizarre pour celui qui créera les Restos du Coeur...
30 mai 2014
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Je pourrais vous raconter la sortie de l'école de Merveille, son rhume, celui de sa soeur, celui du Goût qui lui déchire la gorge lorsqu'il tousse et qu'il m'a gentiment refilé.
Je pourrais vous raconter que l'Ours a encore un copain de lycée malade, encore un truc bizarre comme son autre ami.
Je pourrais vous raconter que l'Ours n'arrête pas de me téléphoner comme si j'étais un marabout qui pourrait soigner ses copains et l'empêcher d'avoir peur pour lui et les siens.
Je pourrais vous raconter ma balade dans Paris, un Paris presque désert, enfin un Paris sans Parisiens mais avec des touristes.
Je pourrais mais je n'ai pas envie.
Ma gorge douloureuse me donne envie de retourner sous la couette.
28 mai 2014
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Ce matin, j'essaie d'aller sur mon blog, pas moyen, en fois de plus, over-blog est en panne.
Le Goût et moi avons mal à la gorge.
Il pleut.
Nous avons gagné le droit d'aller chercher Merveille à l'école sous la pluie.
Oui Merveille a école aujourd'hui, je ne sais plus quel pont est à l'origine de ce rattrapage.
Même sans France Inter en fond sonore, j'ai du mal à écrire.
Il faut dire que je n'ai rien de palpitant à vous raconter...
Hier, je suis allée au Monop' pour acheter du dentifrice que je ne trouve pas ailleurs, avouez que ça vaut bien une note.
Sinon, l'Ours nous apprend que son témoin de mariage, son ami, souffre d'une maladie orpheline.
Il finira sourd et aveugle avec des problèmes de coordination de mouvements.
Comme cette maladie est d'origine génétique, ses trois enfants dont la dernière a trois ans, vont devoir se faire dépister...
Je trouve que la vie ne fait pas toujours de cadeau.
Il faut profiter de chaque moment.
C'est si fugitif...