La demeure du Premier Ministre à Londres est infestée de rats, des rongeurs, je précise car dans les Ministères on trouve aussi des rats, des vipères, des charognards, etc  et surtout des requins...

La famille du Premier Ministre a donc décidé de prendre un chat, pas un chat de luxe, un chat qui vient d'une sorte de SPA privée, on donne aussi dans le social en Angleterre.

Hélas, trois fois hélas, ce chat ne fait que dormir, les journaux anglais se gaussent, ils disent que c'est normal puisque ce chat est fonctionnaire...

C'est ma Tornade anglaise qui m'a raconté cette histoire, il faut croire que c'est partout la même chose, les fonctionnaires n'ont pas la cote et pourtant en ce moment, ils ne sont pas à la fête.
On trouve toujours qu'il y en a trop.
Sauf quand on en a besoin et là on s'aperçoit à chaque fois avec stupeur qu'il en manque...

Sinon, les soirées sont longues, le temps est frais, le ciel gris et je n'ai toujours pas réalisé que dans 15 jours, je déménage !

Dans la maison vide, je trouve étrange de me réveiller sans France Inter, de descendre dans une maison froide mais rangée !!!

Balagan, devenue un chat-chien, me suit partout, elle dort avec moi, prend toute la place, s'installe sur un coussin, à côté de moi lorsque je suis devant l'ordinateur.

Ma charmante petite fille n'a pas voulu me faire un baiser au téléphone mais comme je l'entendais rire, je ne suis pas inquiète.

Je ne pars pas en courant de Caen, je n'ai simplement pas parlé de nos recherches, j'ai annoncé notre départ lorsque nous avons trouvé l'appartement.

Comme pour la maison, nous avons choisi très vite, elle me plaît toujours, la même à Paris, il aurait fallu nous jeter à la rue pour que je la quitte, le premier appartement visité a été le bon, il fallait un ascenseur, pour le Goüt, éventuellement un petit balcon, c'est bon, et un séjour vivable, il l'est.

Nous aurons battu nos propres records, lorsque je quitterai Caen, je partirai huit mois, jour pour jour, après notre arrivée.

Vous sortez de la clinique avec un minuscule bébé, vous ne savez pas comment le manipuler, vous êtes complètement à l'Ouest. Chaque fois qu'il pleure, vous lui donnez le biberon et vous pleurez dans le giron de votre mari - : "Il ne mange rien cet enfant".

Vous allez chez le pédiatre, votre enfant a pris plus d'un kilo, vous trouvez ça un peu juste!

Votre enfant grandit, la puberté arrive, plus besoin de le forcer à manger, le matin le réfrigérateur est vide lorsque vous vous levez et là, vous commencez à dire "Arrête de manger mon filllllllsss !!!!"

Lorsque votre fils fait sa vie, qu'il vous reste un mari, au régime, vous vous attaquez au chat : "Elle ne mange pas cette bête, je te dis qu'elle est malade !"

Le chat comédien mange pendant que vous avez la tête ailleurs, c'est comédien un chat, alors vous évitez de rester dans la cuisine pendant que la bête mange..

Il n'est pas nécessaire d'être juive pour se comporter comme ça, être mère est suffisant...          

Hier matin, l'Homme n'était pas très en forme, il a d'abord cru à une gastro, j'aurais de loin préféré.

Peu de tempsaprès, il était aux urgences de la Clinique du Parc.
Je garde un chien de ma chienne, à la pétassse de la réception du service au radiologie qui a préféré prétendre que la pause déjeuner de deux heures était plus uregente que l'échographie du rein à l'Homme, ce qui aurait pu le lui coûter.
Les infirmières des urgences lui ont fait rapidement une injection de morphine pour le soulager.

A dix-huit heures, il était sur la table d'opération, il fallait aller chercher les petits cailloux qui ne voulaient pas descendre.

Je viens de le récupérer, pas trop en forme avec l'interdiction formelle de faire le moindre effort, je vais donc l'envoyer à Paris chez les enfants, je me sentirai plus tranquille.

Il me reste presque trois semaines pour préparer mon déménagement.

Qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille ?

J'ai très souvent déménagé. Lorsque nous étions tous jeunes on louait un camion, les copains portaient nous aussi.
C'était un joyeux foutoir.

 Le temps passant, les copains, comme nous, ont vieilli. Ils ont mal au dos, certains ont divorcé, d'autres sont partis en province -et eux ne sont pas revenus-.

Il était, bien entendu, hors de question de faire appel à Oscar, je ne peux pas l'oublier, les stigmates sont là, je ne veux pas qu'il achève mes meubles !

Hier, nous avions rendez-vous avec un déménageur, un franchisé des célèbres déménageurs au biniou, il est arrivé, le ventre en avant, le cheveu rare et gras, la poignée de main furtive et l'amabilité au vestiaire.

 Il a parcouru la maison aussi vite que son ventre le lui permettait et à annoncé un prix supérieur de 500€ à celui de ses concurrents.

L'Homme a dit non.
Jeudi, un autre déménageur nous apporte des cartons.

Chaque déménagement est une aventure, il ne reste qu'à espérer que celui la ne tournera pas au cauchemar.