Le Goût a pris goût à la nostalgie, il croit qu'il parle de ses amours, en fait, il se noie dans sa jeunesse enfuie.
Le portrait qu'il fait de moi, aussi flatteur soit-il, ne correspond guère à la femme qui dort dans son lit.
Mes yeux sont toujours verts mais aujourd'hui, ils pochent...
Ma taille fine s'est fait la malle, dix ans de corticoïdes, quatre années de nourritures orientales ont eu raison de ma minceur.
Je dois reconnaitre une qualité au Goût, avec lui, je n'ai jamais eu le temps de m'ennuyer, lorsqu'il ne faisait pas une ânerie, il en préparait une autre, père de famille, son fils dormait dans la maison de campagne de ses parents, j'ai surpris le Goût prêt à mettre à feu une fusée de sa composition.
Il lui restait un oeil en état de marche, l'autre ayant été abimé par son amour des fusées.
Et son amour des déménagements, nous étions toujours en train de faire des cartons.
Au début, nous déménagions avec les copains, aujourd'hui, nous prenons des pro, moins efficaces et plus chers.
Je pourrais écrire un livre sous le Goût, un gros livre avec du rire, des larmes et du bonheur...