Hier, il faisait chaud, trop chaud.
Nous sommes sortis pour aller chercher des bouteilles d'eau et quelques bricoles.
Nos repas sont constitués de melon et de salade de tomates, nous en avons fait le plein sur le marché dimanche.
L'immeuble est calme.
Non, ils ne sont pas partis en vacances, certains travaillent, d'autres, comme nous font tourner les ventilateurs.
Même les malfaisants sont absents.
Ils ne sont pas partis en vacances, ils sont comme nous, ils ont chaud.
C'est réconfortant de savoir qu'on partage quelque chose avec eux...
Et puis soudain, la torpeur estivale est interrompue, ils sont là, heureusement pas tous.
Ils commencent toujours doucement puis, lorsque personne ne réagit, ils montent en puissance.
Soudain l'Homme se lève de table, abandonnant son melon et descend les voir malgré mes demandes.
Je suis à la fenêtre, le téléphone à la main.
M..., que la maréchaussée est lente a décrocher...
"Qui t'es toua ?" Ce n'est pas facile de retranscrire leur langage puisque même à la télé, ils leur arrive de sous-titrer le langage zyva.
Réponse du héros fatigué : "Je suis le pauvre c..n qui, avec ses impôts, paie la moitié du loyer de tes parents ! ".
Silence, ça doit être la première fois que quelqu'un avance cet argument.
Un homme arrive, attrape son fils et le traîne chez lui.
Il faut croire que l'argument est le bon, c'est la première fois qu'un parent réagit.
Les locataires, toujours aussi courageux n'ont pas bougé.
Zorro remonte, la nuit sera calme.
La nuit a été calme.
Ils n'ont apparemment pas l'habitude qu'on leur résiste...