La province est discrète, les volets sont souvent clos, on rencontre peu ses voisins mais, comme à Tel Aviv, l'information circule.
J'habite le quartier de Caen essentiellement habité par du personnel d'EDF ou de la SNCF. Les maisons sont achetées ou louées, jeunes couples ou retraités mais, comme à Paris, je vois rarement des enfants.
Pas très loin de chez moi, une petite résidence, une pancarte "Caen Habitat".
Ca veut dire que c'est un immeuble à loyer modéré et, on peut l'écrire, c'est certainement plus agréable d'habiter un petit immeuble de deux étages que vivre dans une tour d'un "quartier sensible", -je déteste cette expression "quartier sensible", dès l'école maternelle les enfants sont étiquetés- .
Dans cette petite résidence vit une grand mère qui perd la tête, elle a failli faire sauter l'immeuble plusieurs fois -le gaz peut être dangereux pour les personnes âgées, et pour leurs voisins...-. Elle a comme voisin un homme qui ressemble à un SDF, un essai de réinsertion, un échec, il continue à vivre dehors, n'utilise pas sa salle de bains mais laisse son gros chien âgé et malade sur la terrasse. La bête hurle à la mort, je l'entends parfois, il faut dire que la pauvre bête est nourrie lorsque son maitre y pense...
Sa terrasse est couverte d'excréments, le voisinage râle mais nous sommes en province alors personne ne bouge sauf un jeune homme qui a son garage juste sous cette fameuse terrasse...