J'avais deux saisons préférées.
Et pas de ferme en Afrique...
Je ne suis pas mécontente de l'absence de ferme.
J'aimais le printemps et l'automne.
On dirait bien que ces deux saisons sont en train de disparaître.
De disparaître au profit de l'été, un été chaud, trop chaud et de l'hiver, un hiver froid, trop froid, et long.
J'aimais le mois de mai à Paris ou ailleurs, on s'installait aux terrasses des cafés.
On oubliait les petites laines un peu partout.
Les arbres étaient d'un vert tendre.
On se préparait à supporter l'été, ses longues soirées, les orages du mois d'Août et les premiers signes de la rentrée.
J'aimais l'automne, les jours qui raccourcissaient, les feuilles qui roussissaient et commençaient à tomber, les promenades qui duraient moins longtemps et la petite laine qui semblait parfois trop légère.
On n'allumait le chauffage que le quinze octobre et c'était bon de se coucher dans un lit aux draps frais avec un bon bouquin.
Aujourd'hui, j'ai l'impression de vivre dans un monde plus dur où même les quatre saisons ont tendance à disparaître.
Je me rappelle être venue à Paris au mois d'octobre lorsque je vivais en Israël.
J'étais venue avec des envies de petites laines.
J'ai eu aussi chaud que là-bas et j'ai acheté, au prix de l'or, deux malheureux tee-shirts.
Mes petites laines sont restées dans la valise...