J'ai enfin reçu la lettre recommandée de ma future-ex-banque, qui m'explique que pour des raisons statégiques, elle a décidé de se passer de sa clientèle particulière donc de ma clientèle...
Je traduis: Ma banque a fait de mauvais placements, elle est sous surveillance et les comptes particuliers l'empêchaient d'envoyer une partie de son personnel au Pôle Emploi (le premier employeur de France).

Nous avons ouvert, depuis un moment déjà, un autre compte dans une banque qui doit posséder les mêmes avoirs toxiques mais qui, pour l'instant, garde la tête hors de l'eau.
L'Homme avait prévenu les organismes divers et variés, ceux qui nous versent notre obole, bien méritée, pour avoir travaillé longtemps pour pas grand'chose.
Ces organismes nous avaient donné un délai de deux mois pour virer notre retraite sur notre nouveau compte.

Nous avions prévu de clôturer notre ancien compte début janvier, sauf que la CNAV a fait du zèle, nous avons reçu nos retraites sur notre nouveau compte mais continué à nous servir de l'ancien compte.
C'est la période de Noël, des factures diverses et variées sortent du côté où il n'entre plus rien tandis que notre nouveau compte prospère.
Enfin prospère... Faut pas exagèrer...

C'est peu dire que chez nous, il se passe toujours quelque chose.

Pourtant nous n'avons racheté les Galeries Lafayette...

Hier, nous sommes allés chercher la Merveille à l'école, souvent lorsque nous allons la chercher, il pleut...

Sa maîtresse est beaucoup moins souriante avec les parents que celle de l'année dernière mais elle est parfaite avec les enfants, c'est le plus important.

J'avais oublié d'apporter un goûter, je suis une grand-mère distraite, je demande à Merveille si elle veut un pain au chocolat, non elle veut un macaron au chocolat...

Nous voilà partis à la recherche du macaron, un petit crachin nous accompagne, Merveille réclame d'aller à la cabane, refus, Merveille boude.

Je la ramène à son père malade -il a la grippe, c'est toujours le premier à attraper la grippe-, cinq minutes après notre départ, ils dorment tous les deux.

L'Homme devant son clavier, il tousse, il a son air de chien battu.

- "Ma Mine, je suis malade !!"

L'Homme a un rhume, l'horreur, les enfants viennent dîner ce soir, la responsable du rhume de l'Homme est conviée, c'est la Merveille (elle supporte mal d'être enrhumée), je me demande si c'est génétique...

Dans l'après midi, l'Homme annonce d'une voix sombre "Je crois que j'ai une angine", il est frais comme un gardon mais, par expérience, je sais que ça ne va pas s'arrêter là.

Il part chez son médecin chéri, lequel se contente d'un léger sourire et lui prescrit des gouttes pour le nez, le même traitement que sa petite fille.

Ils ont dîné de bon appétit tous les deux, la Merveille, toujours fatiguée, retourne à l'école lundi.
Et l'Homme me direz vous ?
Ça suit son cours, il continue à se plaindre.

Donc, tout va bien...

Chaque jour apporte son lot de mauvaises nouvelles, les restos du coeur qui font le plein, les licenciements annoncés dans les grands groupes, les banques qui font payer leurs erreurs à leur personnel.

Le Gouvernement qui fait des effets de manche, et un jour, décide d'un quatrième jour de carence pour le salarié qui ose être malade, et recule le lendemain, une hausse de la TVA, ça c'est bien, tout le monde paie et ça plombe le porte monnaie du plus pauvre.

Les boutiques vides, les jouets de Noël déjà soldés sur le Net, les parfumeries qui font du racolage.

Et la peur, le Gouvernement aime bien les peuples qui ont peur, sont plus faciles à gouverner, ils oublient plus facilement que le Grand Chef a augmenté son salaire de 172% et que lui a eu droit à une augmentation de 5% chaque année. Qui peut se vanter d'avoir obtenu la même chose ? Surtout avec d'aussi maigres résultats dans son boulot ?

Le chômeur a peur de sa fin de droit, le salarié a peur d'être viré, les PMI regardent avec appréhension leur carnet de commandes. La peur, c'est bien pour un gouvernement...

Mais un jour, la peur devient de la colère et la peur change de camp...

J'ai effectivement la peau sèche et qui tire mais il ne s'agit pas de ça.

 Je viens d'apprendre, tout à fait par hasard, que j'habitais en zone sensible.
C'est le technicien du Bétonneur qui l'a dit, à cause de la proximité d'une autre banlieue.
C'est le livreur de pizza chez les gamins qui prend des précautions avant de venir, qui prévient lors de son départ qu'il faut le guetter, car le pauvre mignon a peur des cités...

Je n'aime pas la banlieue, à Chatou, les gamins se faisaient dépouiller dans le RER et arrivaient en chaussettes et en pleurs à la librairie...

Le 20ème arrondissement n'était pas un quartier de tout repos, "Le village Saint Blaise" avec le cimetière de Charonne, un piège à bobos, avait ses cités et ses "commerces"...
J'ai parfois assisté à des scènes cocasses lors d'interventions policières.

Finalement, coller des étiquettes, ça évite de trouver des solutions.